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Hôpitaux Journée mondiale de l'AVC

Aujourd'hui a lieu la Journée mondiale de l'AVC, un accident vasculaire cérébral dont nous parle le Docteur Félix Gendebien, chef des urgences de l'hôpital de Lobbes, Groupe Jolimont

Ce que l’on appelle un AVC, pour accident vasculaire cérébral, est dans 80% des cas une occlusion d’un vaisseau sanguin cérébral qui nourrit une partie du cerveau. Les symptômes sont donc différents selon la zone de cerveau qui ne recevra plus l’apport sanguin suffisant pour fonctionner. Le plus souvent, les zones atteintes sont celles de la parole, de la motricité du visage, des bras ou des jambes. C’est pour cela que les symptômes d’alerte principaux sont la lourdeur d’une jambe, d’un bras, la bouche déviée ou les troubles de la parole. Les ambulanciers en Wallonie sont formés à reconnaitre ces symptômes et savent bien qu’il faut réagir vite pour espérer pouvoir récupérer sans séquelles.

Les traitements qui existent sont en perpétuel évolution. En tant qu’urgentistes, nous sommes amenés à prendre en charge les patients dans les premières heures de l’AVC. C’est particulièrement important de réagir vite pour pouvoir faire le diagnostic et administrer les traitements d’urgences le plus tôt possible puisque l’on sait qu’un cerveau privé d’oxygène complètement ne survit que quelques minutes. Heureusement, le plus souvent le sang arrive quand même en petite quantité par des chemins détournés jusqu’aux zones en souffrance et permet au tissu cérébral de rester en vie quelques heures. C’est durant ce laps de temps qu’il va falloir mener plusieurs actions en salle d’urgence. Interroger le patient, la famille et les témoins pour déterminer le plus précisément le délai d’apparition de l’AVC, examiner le patient pour confirmer la suspicion d’AVC, acquérir un scanner afin d’exclure un autre problème et préciser le diagnostic, contrôler la tension artérielle et administrer un médicament intra-veineux thrombolytique qui a pour but de dissoudre le caillot de sang qui occlut l’artère. A ce stade, les neurologues auront eu le temps (quelques minutes) d’analyser plus finement le dossier afin de décider si il y a un intérêt à réaliser une thrombectomie, ce qui consiste en une petite intervention sous anesthésie pendant laquelle le radiologue va passer un fin cathéter dans les artères afin d’aller chercher directement le reste de caillot pour restaurer un flux sanguin dans la zone en souffrance. 

En cas d’AVC, nous sommes fiers d’offrir à Lobbes les mêmes chances que les gros hôpitaux de la région grâce à la coopération de tous. ​

Sur le site de Lobbes, la chaine est bien huilée et la taille humaine de l’hôpital nous permet de faire toutes ces actions dans un délai très court. En effet, la chaine de prise en charge implique les ambulanciers, le centre 112 qui nous transmet les informations, l’urgentiste, le neurologue, la radiologie et les soins intensifs. Sur le site de Lobbes, tous ces intervenants sont disponibles rapidement sur place ou par téléphone 24h/24 ce qui nous permet de proposer au patient une prise en charge initiale identique, voire même plus rapide, que dans d’autres grands centres hospitaliers. L’étape suivante sera de proposer une thrombectomie (cfr plus haut) qui sera faite dans un hôpital de plus grande taille disposant du matériel et de l’expertise pour la réaliser. Notre SAMU est alors réquisitionné pour assurer un transfert rapide directement en salle d’intervention. On observe alors des délais entre l’admission du patient et la thrombectomie de moins d’une heure, ce qui correspond aux délais rencontrés si le patient s’était présenté directement dans un grand centre hospitalier. 

En cas d’AVC, nous sommes fiers d’offrir à Lobbes les mêmes chances que les gros hôpitaux de la région grâce à la coopération de tous. ​