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Hôpitaux Journée Mondiale des Pharmaciens : focus sur la pharmacie hospitalière du CHU HELORA

Le CHU HELORA met en œuvre un service complet de pharmacie hospitalière sur ses 7 hôpitaux.

La pharmacie hospitalière est un service transversal présent dans chaque hôpital. A la différence d'une officine classique, elle gère une multitude de tâches : délivrance des médicaments au patient hospitalisé mais également ambulant, délivrance de produits stériles et d'implants, préparation de produits de chimiothérapies, optimisation du traitement du patient hospitalisé en concertation avec les différents métiers médicaux et paramédicaux...

Les équipes de pharmacie sont composées d'assistants pharmaceutico-techniques, d'administratives, de pharmaciens et de magasiniers. 

La pharmacie hospitalière en chiffres :

  • 1.400 références de médicaments
  • 30.000 préparations stériles préparées chaque année
  • 35 pharmaciens spécialisés (médicaments, implants, dispositifs médicaux stériles, études cliniques, pharmacie clinique, stérilisation, gaz médicaux, pharmacotechnie, etc…)

Les hôpitaux du CHU HELORA s’appuient sur une longue tradition d’innovation et ont été pionniers en matière d’informatique médicale, de traçabilité des implants ou encore d’outils d’aide à la prescription.

Sébastien PASCOLO - Pharmacien hospitalier - Implants

« Le pharmacien responsable des implants supervise la gestion des stocks d’implants, leur traçabilité et leur facturation vers les patients et les mutualités. Il s’agit de dispositifs médicaux conçus pour être implantés dans le corps humain par une intervention chirurgicale et destinés à y rester pour une période d'au moins 30 jours : plaques et vis, pacemakers, lentilles intraoculaires, filets pour hernies, stents, prothèses mammaires, neurostimulateurs… Tous les implants disposent d’un code INAMI propre et doivent passer par la pharmacie. Ils sont ensuite tracés et dispatchés vers le bloc opératoire, la salle de cathétérisme cardiaque, la salle de technique gastro, ou encore la radiologie interventionnelle. D’autres dispositifs médicaux qui ne restent pas dans le corps du patient mais sont couverts par un forfait de l’INAMI, comme les cathéters avec ballon utilisés dans le traitement des artères, sont gérés par le pharmacien responsable des implants. Il existe de nombreux codes INAMI pour le remboursement des implants et dispositifs médicaux sous forfait. Le pharmacien doit veiller à ce que la facturation de ceux-ci soit juste pour le patient, mais aussi pour le budget de l’hôpital. Il collabore également avec le Comité du Matériel Médical pour la validation de l’utilisation de ces dispositifs médicaux. »

Sophie CORDIER - Pharmacien hospitalier - Préparation des chimiothérapies et études cliniques

« Quand une chimiothérapie est prescrite par un oncologue ou un hématologue, je reçois les prescriptions via un logiciel spécifique. Je vérifie le protocole ainsi que les doses prescrites au regard de la cure précédente. En cas de doute dans le protocole, je peux solliciter le médecin prescripteur, avec lequel je travaille en étroite collaboration. Lorsque le traitement est validé, je rassemble les produits et le matériel nécessaire. L’assistante en pharmacie prépare ensuite la chimiothérapie sur base d'une fiche de fabrication. La chimio se présente le plus souvent sous forme de perfusion ou de seringue. Cette préparation est réalisée sous flux laminaire, pour assurer la stérilité du traitement et la protection du préparateur. Des précautions sont à prendre pour une telle préparation car nous manipulons des produits toxiques. Par exemple, l'assistante doit mettre des gants, un masque, des vêtements de protection. Une fois la préparation terminée, je vérifie son l’étiquetage afin d’éviter une éventuelle erreur. Le traitement est ensuite envoyé de manière sécurisée dans les hôpitaux de jour médicaux où il sera administré. 

Par ailleurs, je suis également référente pour les études cliniques. Il s’agit de gérer des médicaments qui ne sont pas encore sur le marché ou qui sont développés dans une nouvelle indication.  Je supervise la réception, la gestion des stocks, la préparation, la dispensation et la destruction des médicaments d’études. Les études cliniques sont principalement développées en oncologie et hématologie. Nous avons actuellement une quarantaine d'études cliniques en cours pour le CHU HELORA. »

Marie COQUIART - Pharmacien hospitalier - Comité du Matériel Médical (à gauche)

« Le pharmacien responsable du Comité du Matériel Médical est la personne coordinatrice des différentes activités liées au matériel médical stérile. En tant que pharmacien CMM, ma mission principale consiste en la centralisation et l’analyse des demandes de nouveau matériel stérile provenant des médecins, chirurgiens et infirmier(e)s. Cela implique des demandes d’informations complémentaires auprès des firmes (données administratives, financières…), une comparaison par rapport au matériel déjà présent sur le formulaire, l’analyse de l’impact budgétaire sur l’institution si la demande est validée, et ensuite une présentation des dossiers complets lors des séances plénières du CMM (+/- 6 par an). S’en suit une communication des décisions vers les demandeurs/utilisateurs et, selon le besoin, la mise en place et le suivi de tests. Je collabore étroitement avec les pharmaciens référents du CHU HELORA pour l’implémentation sur le terrain du matériel stérile validé (commandes, mises en stock…).

Dans le cadre de ma fonction, j’ai été désignée comme le point de contact matériovigilance (PCM) en interne et en externe. Tout incident lié à l’utilisation du matériel médical stérile m’est rapporté, et je me charge d’en informer l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS).

Une autre de mes activités principales consiste à rédiger les clauses techniques des cahiers des charges des marchés publics relatifs au matériel médical stérile (ce compris le disposable lié au marché public de machines), en collaboration avec un acheteur du service achats. Je participe également activement au groupe métier des 2 centrales de marchés publics auxquelles nous avons adhéré (MercuHosp et ACAH). Je collabore à l’analyse des bilans financiers des disciplines médicales et à leur amélioration via une standardisation du matériel utilisé et une négociation des prix. »

Dorothée ENA - Pharmacien - Matériel stérile (à droite)

« J’entretiens les contacts avec les différents services hospitaliers au sujet du matériel stérile, je réponds à leurs questions, relaie les problèmes éventuels, gère les ruptures de stock, et cherche des alternatives. Je travaille en étroite collaboration avec le personnel infirmier et médical. Je gère les commandes de matériel pour la totalité des services et notamment les blocs opératoires et les soins intensifs. Je mets en place la méthode du Kanban dans ce cadre. Il s’agit d’un système de commandes, qui permet un roulement des stocks afin d’éviter les péremptions et les ruptures. Nous estimons de manière très précise la consommation en matériel stérile des services sur une période donnée. Je travaille également sur les questions de matériovigilance et contacte les services pour identifier d’éventuels lots incriminés par des alertes de sécurité. Par ailleurs, je suis sollicitée par le personnel soignant concernant la commande de matériel validé en Comité du Matériel Médical. Je supervise le travail des assistantes pharmaceutico-technique qui préparent les commandes et la livraison dans nos services hospitaliers. »

Sophie-Amélie CORDONNIER - Pharmacien hospitalier - Pharmacie clinique

« La pharmacie clinique a pour mission d’améliorer l’utilisation des médicaments, et donc de participer à la sécurité du patient et à la qualité des soins. Le périmètre d’activités de la pharmacie clinique est assez large. Le pharmacien clinicien est présent dans les unités de soins afin d’optimiser le traitement médicamenteux du patient, en collaboration avec les médecins et les infirmiers. Il participe également à des activités d’éducation des patients et d’information des professionnels de la santé. Par exemple, lors d’un nouveau traitement, le pharmacien explique les modalités de prise, les effets secondaires à surveiller… Il contribue à une utilisation sûre et rationnelle des médicaments par le biais d’autres activités transversales comme la validation des prescriptions, le développement et l’implémentation de protocoles (explication de l’utilisation de certains médicaments : interactions, administration, dilution…) ainsi que la réalisation d’audits et de feedback. Dans nos différents hôpitaux, nous pouvons compter sur une dizaine de pharmaciens cliniciens présents sur le terrain avec des activités dans différents types de services tels que la gériatrie, l’oncogériatrie ou l’hématologie. J’ai choisi cette spécialité car la pharmacie clinique représente l’aspect du métier qui m’intéresse : mettre en pratique les connaissances pharmaceutiques, et puis cette spécialité nous amène à être vraiment en contact avec le patient. » 

Valentin SANTARELLI - Pharmacien hospitalier

« Nous recevons les prescriptions des médecins par voie informatique. Nous les vérifions et les validons. Nous intervenons en cas de doublon, d’erreur de dose, ou d’interaction entre deux médicaments. Nous donnons ensuite le feu vert aux assistantes qui préparent les médicaments, et créent des listes de distribution pour chaque patient qui va recevoir son traitement pour 3 jours. Les préparations partent ensuite vers les différents services hospitaliers, afin que les infirmières puissent administrer les médicaments. Nous passons également les différentes commandes afin de gérer les stocks de l’ensemble des références. En cas de rupture chez le fournisseur, nous sommes chargés de trouver une alternative, mais également de prévenir le personnel soignant. Nous répondons aux questions des assistantes pharmaceutico-technique et aux sollicitations des services. C’est un travail très varié au contact du terrain. »

Anne DEVILLEZ - Pharmacien hospitalier adjoint

« Une bonne hospitalisation passe, entre autres, par une bonne gestion du traitement médicamenteux du patient, et il est certain que l’informatisation du circuit du médicament y contribue. De nouveaux logiciels informatiques existent pour faciliter le quotidien des équipes soignantes. Cependant, pour que la sécurité soit au rendez-vous, un paramétrage de données scientifiques concernant les médicaments dans ces logiciels est nécessaire.

Lors de réunions pluridisciplinaires, le pharmacien hospitalier joue un rôle clé dans ce paramétrage, en proposant des aides et alertes informatiques à la bonne utilisation du médicament. Par exemple, dans notre Dossier Patient Informatisé (DPI), nous avons ajouté des alertes de dépassement en cas de doses trop fortes de médicaments et de détection d’interactions médicamenteuses. Des schémas « clé en main » pour les antibiotiques et autres médicaments potentiellement à risque ont également été disponibles.

Pour le circuit des chimiothérapies, des protocoles reprennent tous les médicaments nécessaires à la bonne tolérance de la cure ainsi que leurs moments d’administration. De plus, le calcul de la dose de chimiothérapie est fait automatiquement et des alertes d’aide à la préparation de la poche par la pharmacie sont créées.

D’autres projets sont encore en cours de développement pour continuer à garantir que chaque patient reçoive le bon médicament, à la bonne dose, au bon moment et par la bonne voie d’administration, en collaboration avec toutes les équipes soignantes. »